Le stress de la pesée

Mais quelle horreur cette foutue pesée à l’époque !

J’avais hâte pour savoir si Julia avait pris du poids et pour savoir si Julia était en bonne santé… Pour avoir de l’espoir sur mon allaitement !

Mais en parallèle, j’y allais la boule au ventre, avec cette peur de voir le même poids que la dernière fois s’afficher, ou PIRE moins !

 

Je pense que ce stress existe aussi bien chez un bébé au biberon (bien que sans doute, moins fréquent) qu’avec un bébé allaiter. Notamment à la maternité. Le personnel veut-il nous dégager rapidement ? Je ne sais pas mais quoi qu’il en soit, le poids c’est leur principale préoccupation et ils n’y vont pas de main morte pour mettre la pression. Ils enchaînent les patients donc te disent rapidement comment ça se passe, comment ça devrait se passer, ils te parlent de 10% du poids de naissance…. Bref ils nous donnent l’impression que la perte de poids de notre nouveau né est tout sauf normale !

Alors quand ils m’ont dit que j’allais rester une journée de plus car ma fille avait pris du poids MAIS pas assez, imaginez l’incompréhension que j’ai eu ! Elle a pris du poids mais pas assez… Ils sont jamais contents ou quoi là dedans ?

J’ai remarqué aussi (d’après des témoignages lus sur différents réseaux sociaux) que beaucoup de personnels des maternités informent mal les mères concernant l’allaitement ! Manque de connaissance ? Manque d’intérêt ? Manque de rendement ? Bref cela entraine mine de rien de nombreux doutes sur le rôle des nouvelles mères et de grosses remises en question !

pese-bebe-numerique-seca-iena-354

La sage femme par la suite, qui a suivi Julia, était une personne qui se voulait rassurante. Elle débordait de bienveillance et de conseils; elle avait toujours le bon mot à dire quand les efforts ne payaient pas autant qu’on le voulait sur cette foutu balance. Cependant elle nous rappelait que la prise de poids de Julia devait quand même se faire, sous risque de devoir l’hospitaliser ! Oui oui, malgré toute sa bonne volonté, ma sage femme me stressait. Quand elle m’appelait, quand on se voyait…

De manière général, un bébé allaité prendra plus facilement du poids qu’un bébé nourrit au sein (mais il excite des exceptions d’après ma sage femme!). Donc quand la prise de poids est bonne, tout va ! Mais si ce n’est pas le cas ? Et bien on a le droit à la pesée tous les 2 jours voir tout les jours ! C’est du stress en continue. On n’apprecie plus de nourrir son enfant : on doit le gaver. Et ce gavage est une torture pour la maman (et même pour le papa!). Et qui dit gavage, dit image des entreprises de gavage d’oies à destination du foie gras (pas vous?).

Jamais je n’ai déshabillé Julia avant la pesée. C’était toujours le papa. Je ne m’en sentais pas capable. J’avais peur. Peur de ce monstre qu’est la balance. Maintenant, 3 mois plus tard, on pourrait presque en rire.

baby boy on weight scale

Je remettais mon rôle de mère sans cesse en question. Je regardais Julia et je me disais « Je suis tellement désolée, je suis tellement nulle… Je ne suis pas une bonne mère ! ». Oui, quand on n’arrive pas à allaiter, on remet tout son rôle de mère en cause et on se sent démunie, honteuse de ne pas réussir à donner entièrement le meilleur à notre enfant. Pour certaines, cela semble si simple, et pour d’autres, comme moi, une galère monstrueuse, source de stress ! Et quand on te dit que le stress peut bloquer la lactation, t’a juste envie de tout foutre en l’air !

Alors oui, on se met la pression nous-même, parce que l’on aime notre enfant et qu’on veut ce qu’il y a de mieux pour lui ! Et ainsi, nous sommes tiraillées entre deux choses:

  • continuer à pratiquer l’allaitement alors que bébé ne prend pas de poids au risque de sa santé ?
  • ou donner des compléments de lait en poudre voir même arrêter cet allaitement , le priver entre autre de nos anticorps mais au moins le voir grossir ?

 

C’est dans ce questionnement, dans les solutions apportées et dans les résultats obtenus qu’on voit si on est entouré vraiment de personnes compétentes ou non en allaitement.

 

Il faut faire le bon choix. Mais surtout, ne pas avoir de regret.

 

Prochain article : L’hypoplasie mammaire, un nom à mes problèmes

Laisser un commentaire